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Acouphènes
Les Acouphènes
Qu’est-ce qu’un acouphène ?
C’est un terme issus du Grec akouein : entendre et pheïnein : paraître.
L’acouphène est une impression auditive, « un mirage sonore ». La personne perçoit un bruit sans stimulation de l’appareil auditif. Il peut s’agir de sifflements, de bourdonnements, de tintements ou de cliquetis pas exemple.
Ceux-ci peuvent être perçus dans une des deux oreilles ou les deux à la foi. Certains les perçoivent à l’intérieur même de la tête. Les acouphènes peuvent être occasionnels, intermittents ou continus.
Combien de personnes sont atteintes ?
10 à 17% de la population française souffre d’acouphènes. 1.6 million de Français qualifient leurs acouphènes d’agressifs et 300 000 d’intolérables.
Il existe plusieurs types d’acouphènes :
Lorsqu’un acouphène peut être entendu par une personne externe on dit qu’il est objectif. Ces acouphènes sont rares. Généralement la cause est identifiable ce qui permet au médecin de traiter le patient. Ils peuvent être provoqués par des mouvements anormaux des muscles de l’oreille ou des troubles qui rendent le flot sanguin audible, par exemple.
Il existe aussi des acouphènes dits subjectifs. Ce sont les plus répandus, ils représentent 95% des cas. Dans ce cas le son n’est audible que par la personne atteinte.
Qu’est ce qui est à l’origine de ces acouphènes ?
Il existe multiples causes possibles :
- Les lésions artérielles et particulièrement les lésions carotidiennes peuvent être à l’origine des acouphènes dits pulsatiles. (Rétrécissements des carotides par des plaques d’athérome (dépôt de cholestérol), anévrisme (dilatation anormale de l’artère)…
- Quant aux acouphènes objectifs, qui sont peu pulsatiles et parfois continus, ils peuvent être liés à des anomalies veineuses ; comme par exemple des dilatations anormales de la veine jugulaire interne à la base du crâne, des malformations de grosses veines de la région de l’oreille.
- De plus la prise à long terme de certains médicaments peuvent endommager les cellules de l’oreille interne et favoriser l’apparition d’acouphène, comme par exemple des hautes doses d’acide acétylsalicylique (aspirine) ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène, advil ; les antipaludéens, comme la quinine ; certains diurétiques comme le furosémide, certains antibiotiques ou encore médicaments utilisés en chimiothérapie.
- Le traumatisme sonore est la cause la plus fréquente de l’acouphène de type subjectif. En effet il provoque une lésion de l’oreille interne, plus précisément la fracture des stéréo cils des cellules ciliées externes.
Autres causes possibles :
- Maladie de Paget (maladie osseuse provoquant une expansion des os du crâne et une pression du nerf auditif)
- Neurinome acoustique (tumeur bénigne du nerf auditif)
- Hypertension Artérielle
- Otite moyenne aigue ou chronique
- Cancer de l’oreille
- Otospongiose (maladie qui réduit la mobilité de l’un des petites os servant à transmettre les vibrations sonores à l’oreille interne)
- Surdité de perception, aussi appelée presbyacousie.
- Syndrome de la maladie de ménière
- Intoxication par certains métaux lourds comme le mercure contenu dans les amalgames dentaires
- Allergies
- Bouchon de cérumen
- Anémie (diminution ou inefficacité des globules rouges à transporter l’oxygène dans le sang)
- Traumatisme cérébral
- Tumeur du nerf auditif
- Contracture plus ou moins violentes des muscles du cou
- Excès du sucre dans le sang (diabète)
- Pollution
- Perturbation de la circulation sanguine au niveau du cou et de l’oreille
- Mauvaise alimentation
- Céphalées (maux de tête)
- Dérèglement hépatique
- Exostose (excroissance osseuse) du conduit auditif externe
- Perturbations endocriniennes à type d’hyperthyroïdie ( sécrétion exagérée d’hormones thyroïdienne dans le sang)
- Libération excessive de neuromédiateur (glutamate) source d’hyperstimulation du nerf auditif
- Vibrations déclenchées par la marche
- Trouble des mouvements de la mâchoire…
On peut ajouter que les acouphènes ne constituent pas une maladie en soi mais sont plutôt les symptômes d’un problème de santé comme vu précédemment.
Existe-t-il des traitements contre les acouphènes ?
Les acouphènes ont des origines très diverses, il n’y a donc pas de traitement unique.
Lorsque les acouphènes sont liés à une maladie bien déterminée, il est possible d’obtenir une amélioration ou même la guérison en soignant la maladie en cause (otite, otosclérose, maladie de Paget ; maladie de ménière etc.…)
Il n’existe aucun traitement spécifique pour faire disparaitre l’acouphène si celui-ci est du à une perte auditive ou des dommages auditifs consécutifs à une exposition excessive au bruit.
Toutefois il existe malgré tout différentes méthodes pour soulager des acouphènes.
- Traitements médicamenteux
Les vasodilatateurs sont les médicaments les plus couramment prescrits. Ils favorisent l’oxygénation tissulaire. Ils peuvent être efficaces dans le cas d’acouphènes aigus liés à un traumatisme sonore à condition de les utiliser rapidement.
Les benzodiazépines, ils ont quatre effets thérapeutiques : anxiolytique, sédatif, anti convulsant et myorelaxant.
Toutefois il est important de préciser que ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires indésirables : somnolence, trouble de l’équilibre, perte de mémoire, difficultés de concentration, prise de poids, dépendance… Tous ces effets sont très variables d’un individu à l’autre.
- Les aides techniques
L’aide auditive améliore la vie de la personne acouphénique, selon la grande étude conduite par the Better Hearing Institute, institut spécialiste des statistiques se rapportant au monde de l’audition. « Les résultats de l’étude conduite auprès de 230 spécialistes de l’audition en Amérique du nord rapportent que 60% des personnes souffrants d’acouphènes ressentent une amélioration en portant une aide auditive et 22% de ceux-ci rapportent une amélioration considérable*. »(tiré du site : )
Deux facteurs expliquent ces résultats :
L’acouphène est souvent lié à une perte auditive appelée la presbyacousie. En corrigeant cette perte auditive, le stress induit par la fatigue à converser dans le bruit sera réduit. L’aide auditive décroit le stress. Rappelons que le stress n’est pas à l’origine de l’acouphène mais il est facteur de pérennisation de l’acouphène.
De plus les appareils auditifs par les sons qu’ils envoient permettent de diminuer la perception de l’acouphène qui se trouve noyé dans l’environnement sonore de la personne. C’est ce que l’on appelle « la thérapie sonore »
Les générateurs de bruits blancs : Ce sont des appareils qui ressemblent à des prothèses auditives. Ils sont conseillés aux personnes n’ayant pas ou peu de perte auditive. Ils émettent des bruits blancs qui masquent les acouphènes.
Les implants cochléaires améliorent les troubles liés à la perte auditive comme la compréhension de la parole et les acouphènes diminuent aussi nettement.
La thérapie acoustique d’habituation aussi appelée Tinnitus Retraining Thérapy (TRT) sous son nom anglais.
Cette thérapie repose sur l’habituation d’une personne à vivre avec ses acouphènes.
Elle suppose que le patient porte un appareil qui génère un son continue dans l’oreille pour éviter le silence et atténuer la perception des acouphènes. Le patient sera aussi suivi par une équipe pluridisciplinaire qui pourra être composée d’un otorhinolaryngologiste, audiologiste, ergothérapeute ou encore psychologue. Ceux-ci vont aider le patient à oublier ses acouphènes, à « reprogrammer » son cerveau afin que celui-ci filtre les sons inutiles (acouphènes), permettant de faire passer les acouphènes au second plan.
Les thérapies comportementales et cognitives, cette méthode s’appuie sur des travaux validés scientifiquement (Londero ; Peignard,2006) Les pensée réalistes sont utilisées contre les pensées pessimistes et vise à rétablir un système de filtre, automatique, inconscient, d’origine neurologique ; qui permet à la personne de vivre plus sereinement avec ses acouphènes. Elle utilise un outil fondamental la relaxation.
De nouvelles perspectives… :
Une étude menée à l’université du Texas, à Dallas, a démontrer que l’émission répétée de sons couplée à une stimulation électrique du nerf vague a permis la diminution des manifestations physiologique et comportementales associées à l’acouphène, pendant plusieurs semaines ; chez des rats rendus acouphénique par exposition au bruits.
Les chercheurs on donc découverts qu’une double stimulation sonore et électrique permet le « remodelage durable du réseau neuronal du cortex qui écarte les signaux « parasites » liés à l’acouphène »*.